Soeur Angélique Namaika, religieuse congolaise est lauréate de la prestigieuse distinction Nansen du HCR
Une population apeurée et
en constant déplacement :
le cas du nord-est de la République
démocratique du Congo
Mardi 1er oct. 2013 | 12h15
Uni Mail | Auditoire des droits
de l’homme (MR380).
40, boulevard du Pont-d’Arve.
Entrée libre
Table ronde avec
Soeur Angélique Namaika
Lauréate de la Distinction Nansen 2013
Avec la participation de
Jan Egeland
Secrétaire Général du Conseil
Norvégien pour les réfugiés (NRC)
Alfredo Zamudio
Directeur de l’Observatoire des situations
de déplacement interne (IDMC)
Stefano Severe
Représentant Régional du HCR,
République Démocratique du Congo
Betty Goguikian Ratcliff
MER, Faculté de psychologie et
des sciences de l’éducation, UNIGE
Modération par
Christine Chappuis
Doyenne, Faculté de droit, UNIGE
Soeur Angélique Namaika, religieuse congolaise est lauréate de la prestigieuse distinction Nansen du HCR
Genève, 17 septembre 2013 – Le Haut
Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a annoncé
aujourd’hui que la distinction Nansen pour les réfugiés est décernée
cette année à sœur Angélique Namaika, qui travaille dans la région
isolée du nord-est de la République démocratique du Congo (RDC) auprès
des femmes déplacées et rescapées des sévices perpétrés par l’Armée de
résistance du Seigneur (LRA).
Soeur Angélique Namaika
Sœur Angélique, avec son Centre pour la réintégration et le développement, a transformé la vie de plus de 2 000 femmes et jeunes filles qui avaient été chassées de chez elles et brutalisées, principalement par les rebelles de la LRA. Beaucoup des femmes qu’elle a secourues témoignent d’enlèvements, de travail forcé, de coups, de meurtres, de viols et d’autres violations des droits fondamentaux.
L’approche personnalisée mise en œuvre par la religieuse aide les survivantes à guérir de leurs traumatismes et des atteintes qu’elles ont subies. En plus des violences dont elles ont souffert, ces femmes et jeunes filles vulnérables sont souvent ostracisées par leur propre famille et leur communauté en raison des épreuves qu’elles ont traversées.
Il faut des soins particuliers pour leur permettre de guérir et de recoller les morceaux de leur vie brisée. Sœur Angélique y parvient en leur donnant la possibilité d’apprendre un métier, de créer une petite entreprise ou de retourner à l’école. Les témoignages de ces femmes montrent les résultats remarquables de son travail pour les aider à prendre un nouveau départ. Beaucoup d’entre elles l’appellent d’ailleurs affectueusement « mère ».
L’annonce du nom de la lauréate coïncide avec la publication d’un rapport (en anglais) sur la vie des personnes déplacées par la violence de la LRA. Depuis 2008, on estime que 320 000 personnes ont été forcées de fuir dans la province Orientale de la RDC, parfois à plusieurs reprises. Ce rapport, préparé par le HCR et l’Observatoire des situations de déplacement interne (IDMC), met en lumière les raisons pour lesquelles la violence de la LRA a provoqué des traumatismes aussi profonds et durables, pour les personnes enlevées comme pour des centaines de milliers de déplacés qui ont encore peur de rentrer chez eux.
Sœur Angélique a elle-même été déracinée par les violences en 2009, quand elle vivait dans la ville de Dungu. Elle a donc éprouvé la douleur de devoir fuir son propre foyer. C’est en partie cette connaissance qui la pousse à travailler jour après jour pour aider toutes les femmes et jeunes filles qui en ont besoin.
« Sœur Angélique travaille sans relâche pour aider des femmes et des jeunes filles rendues extrêmement vulnérables par le traumatisme, la pauvreté et le déracinement. Les obstacles sont de taille et son œuvre n’en est que plus remarquable ; sœur Angélique ne laisse rien se mettre en travers de son chemin », a déclaré António Guterres, le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, à propos de la lauréate.
Là où l’électricité, l’eau courante et les routes asphaltées sont rares, le travail de la religieuse est stupéfiant. Même si elle manque d’outils adaptés et si ses ressources sont presque inexistantes, sœur Angélique ne se laisse pas décourager. Elle s’est donné pour mission d’alléger les souffrances de ces femmes et de ces jeunes filles déracinées, et de leur donner un nouvel espoir pour l’avenir.
« La vie de ces femmes a été brisée par la violence aveugle et le déracinement. Sœur Angélique montre qu’une personne peut à elle seule changer la vie des familles déchirées par la guerre. C’est une véritable héroïne », a ajouté António Guterres.
A propos de l’annonce, la nouvelle lauréate a déclaré : « Il est difficile d’imaginer les souffrances de ces femmes et de ces adolescentes aux mains de la LRA. Elles resteront marquées à jamais par cette violence. La récompense décernée à sœur Angélique signifie que davantage de personnes déplacées à Dungu pourront recevoir l’aide dont elles ont besoin pour recommencer leur vie. Je ne cesserai jamais de faire tout ce que je peux pour leur redonner espoir et leur offrir la chance de revivre. »
Sœur Angélique recevra la distinction Nansen pour les réfugiés et la médaille Nansen lors d’une cérémonie organisée à Genève le 30 septembre. Paulo Coelho, auteur de nombreux succès de librairie, y prononcera une allocution alors que Dido, chanteuse et compositrice britannique, Yuna, auteure et interprète malaisienne, et le duo malien Amadou et Mariam, nominé aux Grammy Awards, se produiront devant les invités.
Après la cérémonie, sœur Angélique se rendra à Rome, où elle sera reçue par le pape François au Vatican le 2 octobre, avant de participer à d’autres réunions à Paris, Bruxelles et Oslo.
Soeur Angélique Namaika
Sœur Angélique, avec son Centre pour la réintégration et le développement, a transformé la vie de plus de 2 000 femmes et jeunes filles qui avaient été chassées de chez elles et brutalisées, principalement par les rebelles de la LRA. Beaucoup des femmes qu’elle a secourues témoignent d’enlèvements, de travail forcé, de coups, de meurtres, de viols et d’autres violations des droits fondamentaux.
L’approche personnalisée mise en œuvre par la religieuse aide les survivantes à guérir de leurs traumatismes et des atteintes qu’elles ont subies. En plus des violences dont elles ont souffert, ces femmes et jeunes filles vulnérables sont souvent ostracisées par leur propre famille et leur communauté en raison des épreuves qu’elles ont traversées.
Il faut des soins particuliers pour leur permettre de guérir et de recoller les morceaux de leur vie brisée. Sœur Angélique y parvient en leur donnant la possibilité d’apprendre un métier, de créer une petite entreprise ou de retourner à l’école. Les témoignages de ces femmes montrent les résultats remarquables de son travail pour les aider à prendre un nouveau départ. Beaucoup d’entre elles l’appellent d’ailleurs affectueusement « mère ».
L’annonce du nom de la lauréate coïncide avec la publication d’un rapport (en anglais) sur la vie des personnes déplacées par la violence de la LRA. Depuis 2008, on estime que 320 000 personnes ont été forcées de fuir dans la province Orientale de la RDC, parfois à plusieurs reprises. Ce rapport, préparé par le HCR et l’Observatoire des situations de déplacement interne (IDMC), met en lumière les raisons pour lesquelles la violence de la LRA a provoqué des traumatismes aussi profonds et durables, pour les personnes enlevées comme pour des centaines de milliers de déplacés qui ont encore peur de rentrer chez eux.
Sœur Angélique a elle-même été déracinée par les violences en 2009, quand elle vivait dans la ville de Dungu. Elle a donc éprouvé la douleur de devoir fuir son propre foyer. C’est en partie cette connaissance qui la pousse à travailler jour après jour pour aider toutes les femmes et jeunes filles qui en ont besoin.
« Sœur Angélique travaille sans relâche pour aider des femmes et des jeunes filles rendues extrêmement vulnérables par le traumatisme, la pauvreté et le déracinement. Les obstacles sont de taille et son œuvre n’en est que plus remarquable ; sœur Angélique ne laisse rien se mettre en travers de son chemin », a déclaré António Guterres, le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, à propos de la lauréate.
Là où l’électricité, l’eau courante et les routes asphaltées sont rares, le travail de la religieuse est stupéfiant. Même si elle manque d’outils adaptés et si ses ressources sont presque inexistantes, sœur Angélique ne se laisse pas décourager. Elle s’est donné pour mission d’alléger les souffrances de ces femmes et de ces jeunes filles déracinées, et de leur donner un nouvel espoir pour l’avenir.
« La vie de ces femmes a été brisée par la violence aveugle et le déracinement. Sœur Angélique montre qu’une personne peut à elle seule changer la vie des familles déchirées par la guerre. C’est une véritable héroïne », a ajouté António Guterres.
A propos de l’annonce, la nouvelle lauréate a déclaré : « Il est difficile d’imaginer les souffrances de ces femmes et de ces adolescentes aux mains de la LRA. Elles resteront marquées à jamais par cette violence. La récompense décernée à sœur Angélique signifie que davantage de personnes déplacées à Dungu pourront recevoir l’aide dont elles ont besoin pour recommencer leur vie. Je ne cesserai jamais de faire tout ce que je peux pour leur redonner espoir et leur offrir la chance de revivre. »
Sœur Angélique recevra la distinction Nansen pour les réfugiés et la médaille Nansen lors d’une cérémonie organisée à Genève le 30 septembre. Paulo Coelho, auteur de nombreux succès de librairie, y prononcera une allocution alors que Dido, chanteuse et compositrice britannique, Yuna, auteure et interprète malaisienne, et le duo malien Amadou et Mariam, nominé aux Grammy Awards, se produiront devant les invités.
Après la cérémonie, sœur Angélique se rendra à Rome, où elle sera reçue par le pape François au Vatican le 2 octobre, avant de participer à d’autres réunions à Paris, Bruxelles et Oslo.
La distinction Nansen pour les réfugiés
Décernée une fois par an, la distinction Nansen récompense des services exceptionnels rendus à la cause des réfugiés.
Elle rend hommage à l'imagination et à l'action.
L'imagination de visionnaires qui, face aux horreurs de la guerre et à l'oppression, trouvent néanmoins des raisons d'espérer; l'action d'optimistes irréductibles qui s'engagent sans hésiter.
Elle donne acte au courage et à la ténacité.
Le courage du démineur qui ouvre un passage ou du sauveteur qui porte secours à un inconnu en mer ; la ténacité du réformateur qui choisit d'ignorer les pires dangers pour affirmer les droits des persécutés.
Elle salue la compassion et la bonne volonté.
La compassion d'êtres qui font passer les soins aux blessés avant leur confort et leur sécurité ; la bonne volonté d'artistes qui, avec pour arme leur talent, se font les défenseurs des plus vulnérables.
Instituée en 1954, la distinction Nansen pour les réfugiés est décernée chaque année à une personne ou à une organisation en récompense de ses services exceptionnels et de son dévouement aux personnes déracinées. Elle consiste en une médaille commémorative et en un prix de 100 000 dollars offert par la Norvège et par la Suisse. Cette distinction porte son nom en souvenir de Fridtjof Nansen, intrépide explorateur polaire, premier Haut Commissaire aux réfugiés de la Société des Nations et prix Nobel de la paix en 1922.
Décernée une fois par an, la distinction Nansen récompense des services exceptionnels rendus à la cause des réfugiés.
Elle rend hommage à l'imagination et à l'action.
L'imagination de visionnaires qui, face aux horreurs de la guerre et à l'oppression, trouvent néanmoins des raisons d'espérer; l'action d'optimistes irréductibles qui s'engagent sans hésiter.
Elle donne acte au courage et à la ténacité.
Le courage du démineur qui ouvre un passage ou du sauveteur qui porte secours à un inconnu en mer ; la ténacité du réformateur qui choisit d'ignorer les pires dangers pour affirmer les droits des persécutés.
Elle salue la compassion et la bonne volonté.
La compassion d'êtres qui font passer les soins aux blessés avant leur confort et leur sécurité ; la bonne volonté d'artistes qui, avec pour arme leur talent, se font les défenseurs des plus vulnérables.
Instituée en 1954, la distinction Nansen pour les réfugiés est décernée chaque année à une personne ou à une organisation en récompense de ses services exceptionnels et de son dévouement aux personnes déracinées. Elle consiste en une médaille commémorative et en un prix de 100 000 dollars offert par la Norvège et par la Suisse. Cette distinction porte son nom en souvenir de Fridtjof Nansen, intrépide explorateur polaire, premier Haut Commissaire aux réfugiés de la Société des Nations et prix Nobel de la paix en 1922.